Kalenji enfant running

La course à pied est-elle faite pour les enfants ? 

Quoi de plus beau que de partager sa passion avec son ou ses enfants !

À l’heure où de nombreux adultes trouvent leur bonheur dans la pratique de la course à pied, la tentation est grande pour certains d’emmener dans leur sillage leur progéniture. Est-ce une bonne idée pour autant de courir avec des enfants entre 6 et 12 ans? On tente de vous éclairer !

Il n’y a pas d’âge pour commencer à courir. D’ailleurs, laissez des enfants quelques minutes dans un jardin et vous observerez vite que la plupart d’entre eux se mettent à courir au gré de leurs jeux et activités. Reste qu’entre courir pour jouer et courir pour s’entraîner, il y a une grande différence, qu’il faut éluder avec prudence et modération. Si vous êtes passionné de running et que votre enfant réclame d’enfiler ses baskets afin de vous suivre, il n’y a cependant pas de raison de briser son enthousiasme. Du moins s’il a plus de 6 ans et en respectant certaines règles et précautions.

Un enfant doit bouger

Dans notre société, la sédentarité chez les enfants est un véritable fléau, lié à un mode de vie qui s'organise de plus en plus autour des écrans. La malbouffe, et l'obésité qui en découle, touche également la plus jeune génération. Afin d'aller à l'encontre de ces constats, il appartient aux adultes de soutenir la pratique sportive au cours de l'enfance et de s’assurer que les enfants soient en mouvement au minimum une heure par jour.

Ce qui leur permettra d’entretenir et de développer leurs capacités physiques, mais aussi psychiques vu le plaisir qu’ils en retireront. Qui plus est, c’est entre 6 et 12 ans que l’essentiel se joue au niveau du développement psychomoteur. Permettre aux enfants de multiplier les activités et de faire les bons gestes n’en sera que bénéfique pour tout le reste de leur vie. Offrez donc leur la possibilité de courir s’ils en manifestent l’envie. Sans trop solliciter l’organisme pour autant.

Kid athletics

Priorité au jeu

L’enfant, avant 12 ans, ne s’entraîne pas en courant. Il joue. Le contraindre à vous suivre chaque semaine dans la même séance de fractionnés n’aurait, à ses yeux, que peu de sens. Entre 6 et 12 ans, il a un besoin perpétuel de nouveaux défis, d’aller là où bon lui semble. À vous, en tant que parents, de vous montrer créatifs en instaurant un aspect ludique à vos sorties running, comme par exemple en fixant des petits objectifs sur votre parcours et en profitant pour varier les allures au cours d’une sortie qu’il est conseillé de ne pas pousser au-delà de 20 à 30 minutes selon l’âge.

C’est de cette manière qu’il prendra goût à la course et qu’il en redemandera. L’emmener sur une piste d’athlétisme pour lui imposer des tours à une allure constante n’est, a contrario, généralement pas une bonne idée.  Car si l’amusement n’est pas au rendez-vous, il aura vite fait de rebrousser chemin. Avant 6 ans, un effort répétitif comme la course à pied n’est pas encore conseillé, la seule activité par le jeu et l’amusement devant suffire au développement de l’enfant.

Ne pas en faire trop

Les enfants ne font pas dans la demi-mesure. S’ils courent, ils le font à fond, quitte à être épuisé après 5 minutes. Un adulte, lui, gère généralement mieux son effort, connaissant ses capacités, ses limites et en ayant une vue d’ensemble sur la distance à parcourir. Si vous courez avec votre enfant, il faut donc veiller à ce qu’il ne se mette pas dans le rouge en permanence, quitte à lui imposer des moments de repos ou de marche.  

µCela vaut pour la longueur de la sortie. L’enfant voudra toujours en faire plus, n’écoutant pas les signes d’un organisme sans doute pas prêt à digérer la répétition des impacts d’un sport aussi sollicitant que la course à pied. Ce n’est pas pour rien que la plupart des épreuves chronométrées sur route imposent une limite d’âge à l’inscription et proposent, par ailleurs, des distances faites pour les enfants, généralement entre 1.000 et 3.000 mètres. Et même si votre enfant fait preuve d’enthousiasme et de qualités athlétiques, il n’en reste pas moins, comme un adulte, sujet aux blessures à une période où il est en plein développement.

Multiplier les pratiques sportives

Avant 12 ans, il ne faut surtout pas penser en termes de spécialisation, même si votre fiston fait preuve d’énormes qualités dans un domaine spécifique. On ne devient ni sprinteur ni marathonien à cet âge-là par exemple. Il faut avoir une approche multidisciplinaire, pour développer au maximum toutes les capacités de l'enfant. Cela lui permettra, on le répète, un développement harmonieux de son corps et de ses capacités alors qu’une spécialisation trop rapide le mènera, c’est un risque, à la blessure.

S’il tient vraiment à vous accompagner régulièrement, le vélo peut en ce sens être une excellente alternative pour lui. Et cela vous permettra d’accumuler les kilomètres et d’augmenter la durée de vos sorties en famille.

Kalenji enfant

Le motiver sans le dégoûter 

À tous âges et à tous niveaux, la progressivité doit être le leitmotiv. Chez les adultes comme chez les enfants. Faire preuve de patience face à votre enfant et le féliciter pour ce qu’il a osé faire en votre compagnie seront autant de facteurs qui lui donneront goût à la pratique du sport, et de la course à pied en particulier.

Vous l’aurez compris, exigez de lui qu’il s’adapte à votre niveau de pratique sera, a contrario, le meilleur moyen de le dégoûter d’une discipline qui a pourtant tant à offrir.