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Pourquoi les femmes courent-elles moins vite que les hommes ?

Moins fortes, moins rapides, moins puissantes ? Vous vous demandez pourquoi les femmes courent, en général, moins vite que les hommes ? Nous aussi.

Pourquoi y-a-t-il si peu de sports mixtes, pourquoi l’écart reste le même entre les records masculins et féminins, en bref : pourquoi les femmes courent-elles moins vite que les hommes ?

Alors évidemment, les hypothèses sont nombreuses : accès au sport, formation, infrastructures, modèles, barrières psychologiques…

Mais commençons par le commencement et penchons-nous sur les différences physiques et anatomiques : capacités cardiaques, morphologie, hormones… on vous explique leur impact sur les performances sportives.

Un problème de taille ou un problème de poids ?

On commence par les différences observables à l’oeil nu, celles qui concernent la taille et le poids. Et pour essayer d’aller quand même un peu plus loin que des impressions visuelles, on vous donne quelques chiffres : En moyenne, les femmes sont 13 cm plus petites et 16 kg plus légères que les hommes. De plus, la masse grasse est supérieure de 3 à 6 kilos chez les femmes. Concernant la taille, cette différence s’explique en partie par la période pubertaire qui se termine plus tôt chez les femmes : elles arrêtent de grandir avant les hommes. En ce qui concerne la masse graisseuse et la masse musculaire, la raison de ses différences est à chercher du côté des hormones, qui elles aussi commencent leur sport à la puberté.

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C’est pas moi, c’est les hormones

Si les capacités musculaires des garçons et des filles restent similaires jusqu’à l’âge de 12 ou 13 ans, la puberté se fait apparemment un plaisir d’apporter avec elle son lot d’injustices sportives : Alors que les femmes développent davantage d'oestrogènes, qui favorisent le développement du bassin et la formation de tissu adipeux (de graisse donc), les hommes produisent plus de testostérone, qui favorise la formation de la masse osseuse et de la masse maigre (et donc des muscles). Quand on dit “plus” de testostérone, on parle de 7 à 8 fois plus. La conséquence, c’est que la masse graisseuse représente en moyenne 20 à 25% du poids de la femme contre seulement 15 à 20% chez l’homme. Injuste ? Bah oui.

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Le sport féminin, c'est quoi ? Et bien nous sommes d'accord, c'est du sport. Point.  Il ne faut pour autant pas en oublier certaines particularités : une selle de vélo adaptée, des coupes de vêtements plus cintrées, ou encore un régime alimentaire approprié.  Plus d'infos ? C'est par ici ! 

Et alors ?

Si cette différence de poids, de taille et de masse musculaire offre aux hommes un avantage facile à comprendre dans les sports de force ou de puissance, quel est l’impact sur la course et sur la vitesse ? On arrive ici sur ce que l’on appelle le rapport poids/puissance et au vu des statistiques mentionnées plus haut, il est malheureusement en faveur des hommes. On vous résume la situation : les femmes ont à la fois moins de muscles et plus de graisse. En course, cette différence crée à chaque foulée un double effet : les femmes ont moins de muscle pour transporter plus de tissu adipeux.   Voilà pour la première partie de l’injustice. La deuxième ? Elle se situe au niveau cardio-pulmonaire. Car bien évidemment, pour fonctionner vos muscles ont besoin d’oxygène. Petites explications.

Vo2 max, hémoglobine et fréquence cardiaqu

Si vous faites du sport régulièrement, ou si vous avez déjà été en retard, vous savez que votre respiration et votre rythme cardiaque s'accélèrent au fur et à mesure de vos efforts. La raison est simple : vos muscles consomment de l’oxygène pour produire de l’énergie. Mais là aussi, les différences homme-femme existent. Tout d’abord, on vous présente la VO2 Max, c’est à dire le volume d’oxygène maximal. Tout simplement, c’est votre capacité à emmagasiner, transporter et consommer de l’oxygène quand vous effectuez un effort physique. En gros, c’est votre robinet à oxygène. Et son débit se calcule en millilitres par minute et par kilo de poids de corps. A nouveau, la VO2 Max est en moyenne entre 45 et 50 ml/min/kg chez les hommes contre 35 à 40 ml/min/kg chez les femmes. Une des principales raisons vient du taux d’hémoglobine dans le sang, qui est moindre chez la femme. Petit rappel : l’hémoglobine permet à votre organisme de transporter l’oxygène depuis les poumons jusqu’aux organes à travers le réseau sanguin. Alors pour compenser cet apport inférieur en oxygène, le corps féminin va solliciter davantage sa fréquence cardiaque. On appelle FC Max (ou fréquence cardiaque maximale si vous n’aimez toujours pas les abréviations) le nombre maximum de battements que votre coeur peut réaliser en une minute. Le principe est simple : s’il y a moins d’oxygène transporté à chaque battement, il faut augmenter le nombre de battements. Si la FC Max est propre à chaque personne et varie selon l’âge ou l’activité physique, on constate en moyenne une FC Max de 174 pulsations par minute chez les femmes contre 169 pulsations par minutes chez les hommes. Mais puisque cet article parle d’inégalité, vous devez commencer à avoir une idée de ce qui va arriver : avec un muscle cardiaque en moyenne 30% plus petit, les femmes atteignent leur FC Max plus rapidement en courant en moyenne 10 % moins vite.

10%, C’est dans la tête ?

Il est d’ailleurs intéressant de noter que ces 10% de différence entre les performances des hommes et des femmes reviennent régulièrement. Notamment dans les études du docteur Ira Hammerman, qui a donc dépensé beaucoup de temps et d’énergie pour expliquer par A + B que les femmes courent toujours moins vite que les hommes. Des comptes à régler ? En effet, si l’on se penche sur les records et meilleures performances mondiales dans différents sports, les 10% de différence semblent constituer un seuil : les femmes égalent les records de leurs égaux masculins… d’il y a quelques années. Toujours selon le docteur Hammerman, c’est même un excellent moyen de prévoir les prochains records : si la différence est de plus de 10%, il y a des chances qu’un record féminin vienne combler l’écart. Inversement, si l’écart est de moins de 10%, un prochain record masculin est à prévoir.

Endurance contre vitesse ?

Sauf qu’en se penchant davantage sur ces records, on se rend compte que l’écart homme-femme diminue dans les sports d’endurance : Si les facteurs morphologiques, hormonaux et cardiaques offrent un avantage logique aux hommes dans les sports qui nécessitent de la force et de la puissance, les sports d’endurance pourraient bien inverser la donne. Prenons le problème dans l’autre sens : si vous consommez plus d’oxygène, plus vite, pour nourrir plus de muscle, il se peut que l’effort devienne de plus en plus difficile avec le temps. Selon une étude de l’Ecole de la santé et des sciences de l’exercice de l’Okanaga aux Etats-Unis, les femmes disposent de plus de robustesse et de résistance à l’effort aussi bien pour les exercices en position statique (isométrie) que pour la répétition des mouvements.  

Alors à quand une épreuve d’endurance où le but n’est pas de courir le plus vite possible mais le plus longtemps possible, histoire d’inverser le rapport de force ?  

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Et dans les autres sports alors ?

Voilà, vous avez déjà quelques éléments de réponse sur une partie d’une question précise : pourquoi les femmes courent-elles moins vite que les hommes ? Heureusement, la vitesse n’est pas le seul critère en sport et les femmes possèdent aussi bien des avantages physiques : centre de gravité plus bas, meilleur équilibre, meilleure proprioception, plus grande souplesse musculo-tendineuse… des qualités qui leur confèrent l’avantage dans bien des sports. D’ailleurs, pourquoi ne pas imaginer des sports d’adresse ou de précision mixtes ?

Photo rédacteur Décathlon

Merwen

Rédacteur équipe decathlon

Mordu des playgrounds, passionné des parquets, féru des bassins et grand amateur de sport en général.