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L’équitation, un sport de riche ? 

Aujourd’hui encore, la pratique de l’équitation s’apparente à un sport de riche… Curieux quand on sait que ce sport est particulièrement prisé en Belgique, qui concentre de très nombreuses écuries sur son territoire !

Car oui, l’équitation est bien pratiquée par nombre d’enfants, d’adolescents et d’adultes. Qu’il soit de loisir ou de compétition, ce sport compte de nombreux adeptes qui n’ont pas forcément le compte en banque de l’oncle Picsou. Alors pourquoi cette discipline a-t-elle cette image qui lui colle à la peau?

“En fait, la possession de chevaux était au préalable soumis à un impôt”, avance Agathe, chef de projet chez DECATHLON et cavalière pratiquante. “C’est peut-être pour cela que l’équitation est vue, à l’instar du golf, comme un sport dit de riche.” Un phénomène assez curieux lorsque l’on sait que les chevaux ont longtemps servi les hommes au travail des cultures agricoles, sur les champs de bataille ou tout simplement pour se déplacer. Mais qu’en est-il vraiment aujourd’hui ? Monter à cheval exige-t-il des moyens financiers conséquents ? Et d’ailleurs y’a-t-il une seule équitation ou différents types de pratique ? “Quand je dis que je fais du cheval, les gens pensent que mon compte bancaire est blindé. Alors qu’en vérité, ce n’est pas le cas. J’ai un salaire qui n’est pas exorbitant mais je veille à bien m’organiser et à toujours garder un peu d’argent de côté pour gérer les imprévus. Mais finalement, il s’agit d’un choix et d’une façon de faire qui pourrait s’appliquer à la pratique de n’importe quel autre sport.”

Comparer les prix

Pour pratiquer l’équitation sans posséder son propre cheval, il faut d’abord bien choisir son club. Selon les régions et les villes, tous ne pratiquent pas les mêmes tarifs.

“Il faut faire attention : dans certaines structures, les coûts d’affiliation peuvent être élevés. Il faut faire un peu de recherches, se rendre dans les centres et discuter avec les gérants des conditions. Et puis, bien consulter le prix des cours à l’heure, à la carte de dix ou au forfait trimestriel par exemple. Les coûts diffèrent et parfois, il est bien plus intéressant de prendre un forfait. Mais si l’on considère à 15 euros l’heure d’enseignement, ça n’est finalement pas plus cher qu’une leçon de piano, pour établir un comparatif.”

Certains clubs, gérés par des associations et soutenus par certaines collectivités territoriales, choisissent de mener une vraie politique d’accessibilité. Les écuries Detaille, à Souvret, proposent par exemple l’heure de cours à 10 euros pour les jeunes âgés de 4 à 18 ans. A Cognelée, section de Namur, les enfants et adultes, âgés de 6 à 60 ans, peuvent profiter d’une heure de pratique pour 13 euros. Les tarifs sont donc variables. Et quelques euros économisés sur une heure de cours peuvent, à la fin de l’année, représenter un budget conséquent !

Stages et bons plans

Dans cette même philosophie, Agathe indique que les stages d’été peuvent être particulièrement intéressants pour les jeunes qui souhaitent s’initier à la pratique de l’équitation.

“Lorsque que l’équitation est inscrite au programme des activités mises en place en périodes estivales par les municipalités, cela peut devenir extrêmement intéressant en termes de tarifs.” Les collectivités peuvent également offrir des bourses aux jeunes pratiquants dans certaines communes ou prendre en charge une partie des frais liée à la dépense.

“Je sais aussi que certains clubs mettent parfois à disposition des chevaux des jeunes qui donnent un vrai coup de main en termes d’entretien de la structure. Les gérants peuvent offrir à un cavalier de monter un cheval qui n’a pas été sorti de la journée par exemple. Cela reste anecdotique, mais ça peut arriver. Beaucoup d’entre nous, dans des centres équestre orientés loisir, ont eu la chance de connaître cet échange de bons procédés… C’est formateur, valorisant et gagnant-gagnant. ”

demi pension

La demi-pension, parfois plus avantageux

Si certains cavaliers ne peuvent pas assumer de s’occuper d’un cheval à temps complet, la demi-pension peut être une excellente alternative.

“Pour un sportif qui souhaite se perfectionner et monter par exemple plus de deux fois par semaine, une demi-pension peut vraiment être le bon créneau”, poursuit Agathe. “Lorsque l’on fait le comparatif, le montant d’une demi-pension peut être moindre que plusieurs heures de cours cumulées sur le mois. Et généralement, pour l’enseignement, les centres équestres appliquent des tarifs réduits en faveur des cavaliers qui ont des demi-pensions, voire l’inclut complètement dans le coût. Le budget est ainsi maîtrisé : ce n’est pas parce que le cavalier monte une ou deux fois en plus dans le mois que ça lui coûtera plus cher.

Il y a une certaine liberté financière à opter pour cette formule. On sait ce que l’on dépense. En revanche, il faut que les choses soient bien claires entre les deux cavaliers qui s’occupent du cheval : outre le planning du travail et de sorties du cheval, il faut savoir qui paie quoi exactement. Si les dépenses sont entièrement partagées, il faut par exemple se mettre d’accord au préalable sur le choix du vétérinaire, du maréchal, des vaccins à faire ou non…

Si tout est bien calé, la demi-pension est une excellente formule et permet de maîtriser les dépenses.”

Etre propriétaire

Bien évidemment, de nombreux cavaliers aspirent un jour à posséder leur propre monture. “Comme les voitures, il en existe à quasiment tous les budgets”, pointe Agathe. “Il y a le prix du cheval à l’achat, qui varie évidemment selon ce à quoi il est destiné. Un cheval de loisir ne sera pas au même tarif qu’un cheval de sport. Son âge, son tempérament, son potentiel, ses origines… Tout cela entrera en ligne de compte.” Outre l’achat de votre monture, il faudra ensuite veiller à prendre soin d’elle et à l’entretenir. “ Il faut ainsi compter la pension, les soins vétérinaires, le maréchal… Le prix diffère si l’on a son cheval chez soi ou s’il est en pension. Et les prix des pensions, selon ce qu’elles comprennent, sont également très variables !” Travail du cheval compris ou non, qualité des infrastructures…

Différentes formules existent. Selon que la pratique s’inscrive dans un cadre de loisir ou sportif, les besoins en termes de pension et d’entraînement ne seront pas les mêmes. “Je paie environ 200 euros par mois pour mon cheval pour son hébergement et sa nourriture”, indique Agathe.

“C’est un budget, c’est vrai, mais je fais un peu attention pour me le permettre. N’importe quelle passion exige que l’on fasse des dépenses. Après, c’est une question de choix, d’organisation et de préférence. Pour ma part, je fais un peu attention aux sorties, sans véritablement me priver.”

fouganzo compétition

La compétition, véritablement inaccessible ? 

Ne nous le cachons pas, monter en compétition engendre davantage de frais que de partir en promenade avec son compagnon. Les engagements en concours, quelle que soit la discipline, les déplacements, collectifs ou exigeant son propre transport, la location de boxes sur les lieux des concours, l’hébergement des cavaliers, de leur team, ainsi que les repas peuvent peser assez lourd sur le porte-monnaie. Mais là encore, quelques initiatives peuvent contribuer à dépenser moins. “A petit niveau, il est tout à fait possible de faire de la compétition avec son club et viser uniquement les compétitions les plus proches géographiquement”, indique Agathe.

“Généralement, les clubs peuvent aussi organiser des concours en interne. Il n’y a pas de déplacement et ça restreint déjà les frais.” En ce qui concerne les déplacements, il est parfois possible de covoiturer, ce qui vous coûtera toujours moins cher que d’investir dans un van ou un camion. “Sur place, beaucoup de cavaliers sortent la tente et la glacière”, poursuit Agathe. “Cela permet de restreindre les frais et puis ça a quand même un vrai côté convivial ! “

Et question matériel ?

Qui dit pratique de l’équitation ou achat d’un cheval, dit matériel. Et les dépenses ne seront pas les mêmes selon les différents types de pratique. “Très concrètement, si on reste sur un créneau loisir, tout reste très accessible”, certifie Agathe. “On peut vraiment se faire plaisir à des prix très raisonnables.” En ce qui concerne le sport, la technicité des produits nécessaires évolue généralement avec le niveau du cavalier, ainsi que des épreuves s’il sort en compétition. Mais pour Agathe, de nombreux produits dans ce cadre sont également accessibles. “Sur tous les produits de soin, par exemple, nous proposons chez Décathlon un excellent rapport qualité/ prix. Il faut prendre son temps, regarder et, si on veut maîtriser son budget, économiser sur un produit pour se faire plaisir sur un autre. Mais encore une fois, c’est maîtrisable et loin d’être un énorme poste de dépense. Mais parfois, il faut savoir mettre un peu plus cher dans un produit pour le garder plus longtemps. C’est aussi ça, quelque part, gérer son budget.”

Alors, l’équitation est-il réellement un sport de riche ? Vous l’avez compris, comme n’importe quel autre sport, il est possible d’y consacrer tous les budgets, notamment en fonction des différents types de pratique. Dans quasiment tous les cadres, certains bons plans permettent de dépenser moins sans que cela impacte le bien-être de votre cheval. Mais, s’il est possible de mettre en application certaines idées favorisant la bonne santé de votre porte-monnaie, une chose est néanmoins incompressible : c’est le temps que vous devez octroyer à votre monture. A l’inverse d’un vélo, d’une planche de surf ou de tout autre équipement sportif, votre cheval est un être vivant qui nécessite des soins, des attentions, de l’entretien et un sacré nombre d’heures. Des heures qu’il vous rendra cependant au centuple lorsque vous serez en selle !