Cédric Roussel, Decathlonien et ex-Diable rouge : "La concrétisation de tous mes rêves"

Cédric Roussel, Decathlonien et ex-Diable rouge : "La concrétisation de tous mes rêves"

Cédric Roussel a connu une carrière de footballeur professionnel qui l'a conduit jusqu'en équipe nationale belge. De Coventry à Kazan, en passant par Mons, Genk, Zulte-Waregem et le Standard, l'attaquant montois a pratiquement tout connu. Du haut de ses 43 ans et de son mètre nonante, Cédric ne joue plus au football. Aujourd'hui, il court, surtout. Depuis 2019, il a d'ailleurs intégré le rayon running du magasin Decathlon de Mons. Ce qui ne l'empêche pas de suivre nos Diables de près durant ce championnat européen. Il vient aussi de lancer une académie pour transmettre son sens du but aux jeunes attaquants.

Cédric Roussel, Decathlonien et ex-Diable rouge : "La concrétisation de tous mes rêves"

Cédric, tu as été footballeur pro pendant de nombreuses années. Tu as aujourd'hui 43 ans. Tu joues encore au football ?

Un peu, pour un tournoi entre potes ou un match avec des anciens. Mais c’est vraiment à l’occasion. Physiquement, je pourrais encore un peu jouer mais j’ai un souci au genou et ça ne s’arrange pas avec l’âge. Alors je cours et je roule à vélo. Dernièrement l’envie est revenue de me réinvestir dans le foot. J’ai lancé mon projet d’académie pour les attaquants (Strikers Academy). C’est une façon de revenir dans le milieu du football à ma manière.

C’est important pour toi de transmettre tes "trucs" de buteur ?

Attaquant, c'est un poste très spécifique. Comme gardien de but d'ailleurs. Je pense donc qu'un attaquant doit travailler ses gestes et déplacements spécifiques deux fois par semaine, minimum. Cela existe depuis longtemps aux Pays-Bas, en Angleterre et en Allemagne. En Belgique, ça commence à arriver doucement. J'espère amener ma pierre à l'édifice.

Comme tu le disais, tu cours désormais ?

Après ma carrière, j’ai pris du poids. Voilà 6-7 ans que je me suis mis a courir. J’ai directement pris du plaisir. J’ai participé à des petits joggings où je trouvais l’ambiance excellente. La forme est revenue, je me sentais bien mentalement. J’ai même créé un petit club. Je n’ai jamais couru contre les autres mais pour ma satisfaction personnelle. Je prends vraiment beaucoup de plaisir. D’ailleurs pour un footeux à la base, je travaille au rayon running du Decathlon de Mons depuis 2019. Je suis vraiment tombé fan de ce sport individuel. J’aime aussi le vélo que je pratique depuis un an. Cela me permet de soulager mes articulations.

Tu as pris part à plusieurs marathons...

Oui, j’en ai fait cinq. Amsterdam, Paris, Barcelone, Rotterdam et Bruges. Mon record, c’est 3h59' à Barcelone, en 2016. J’y ai réussi mon objectif de passer sous la barre des quatre heures. Le tout en passant devant le Camp Nou, le stade du FC Barcelone, mon club de foot préféré. Mon prochain objectif, ce sera le semi-marathon de Mons, en octobre.

J'ai joué en Angleterre, j'ai été meilleur buteur de D1 belge. Mais cette sélection avec les Diables, c'était la concrétisation de tous mes rêves de gosse.

Cédric Roussel, Decathlonien et ex-Diable rouge : "La concrétisation de tous mes rêves"

Tu te souviens de ce que tu faisais le 12 février 2003 ?

J'attendais ma première sélection avec les Diables rouges, pour un amical en Algérie. Pour moi c’était la consécration. J’ai joué en Angleterre, j’ai été meilleur buteur de D1 belge. Mais une sélection en équipe nationale, c’était un rêve. Grâce à cette sélection, j'ai concrétisé tous mes rêves de gosse. Avec Marc Wilmots, les frères Mpenza, Wesley Sonck, c’était compliqué de rentrer dans cette équipe. Puis il y a eu cette deuxième sélection, en octobre contre l’Estonie, dans le cadre des éliminatoires pour l’Euro 2004. Le match se jouait à Liège. J’ai été formé au Standard, ça représentait beaucoup pour moi de jouer avec les Diables à Sclessin. Je n’oublierai jamais ces deux caps. Mon maillot des Diables est d’ailleurs toujours accroché dans mon salon.

C’est un regret pour toi de ne pas avoir évolué plus souvent avec les Diables ?

J’ai surtout été déçu de ne pas être repris plus tôt, à l’époque où j’étais titulaire à Coventry en Premier League (2000-2001). Avec Philippe Albert, Marc Degryse, Gilles De Bilde et Laurent Delorge, j’ai été un des premiers Belges à jouer en Angleterre. Ce n’était pas comme maintenant. J’avais marqué face à Manchester, Chelsea… Ne pas être repris avec l’équipe nationale était alors une déception. Il a fallu attendre février 2003, alors que j’étais revenu à Mons, pour connaître la délivrance. Puis une nouvelle génération est tout doucement arrivée. Mon seul vrai regret est finalement de ne pas avoir participé à un Euro ou à une Coupe du monde.

Chez les jeunes, tu as par contre pris part à ce type d'événement...

J’ai en effet participé à la Coupe du monde des moins de 20 ans en Malaisie, en 1997 et à l’Euro U18, en 1996 en France. On y avait notamment fait 1-1 contre la France de Thierry Henry et David Trezeguet avant de terminer quatrièmes. Chez les Diablotins (U21), j’ai inscrit 10 buts. Je fais toujours partie des meilleurs buteurs belges dans cette catégorie d’âge (NDLR: Seul Kevin Vandenbergh a fait mieux, avec 12 réalisations). J’étais de la génération de Walter Baseggio, Emile Mpenza, Daniel Van Buyten, Wesley Sonck, Jean-François Gillet... Des joueurs qui ont tous fait une belle carrière.

Tu as connu de nombreux clubs, de nombreux pays. Mais ton meilleur moment, c'était quand ?

Tout le monde pense à ma saison 2002-2003 à Mons. On nous donnait descendants en début de saison et on termine finalement neuvièmes. Je termine aussi meilleur buteur du championnat avec 22 buts (ex aequo avec Wesley Sonck). C’était une réussite sur tous les plans. Mais l'Angleterre reste au-dessus. Pour l’ambiance, les stades, les clubs rencontrés, les joueurs avec lesquels j’ai joué. Avec Coventry, j’ai eu le bonheur de marquer contre de grosses équipes (NDLR: Notamment un doublé à Manchester United le 5 février 2000 lors d’une défaite 3-2). Le championnat, les entraînements, la préparation: tout est très dur en Angleterre. Mais quelle fierté d’être sur le terrain ! Et puis jouer dans ce pays, c'était aussi un rêve de gosse.

Kevin De Bruyne est phénoménal. Il est en avance sur tout le monde. Sa vista, sa passe, sa frappe… C’est un des meilleurs milieux du monde. Puis dans ma position, il y a Romelu Lukaku, que j’apprécie peut-être encore plus. Quel chemin parcouru.

Cédric Roussel, Decathlonien et ex-Diable rouge : "La concrétisation de tous mes rêves"

Que penses-tu des Diables actuels ?

On a énormément de chance d’avoir une équipe de ce calibre dans un petit pays comme le nôtre. On a aussi la chance de récupérer tous nos cadres au bon moment. Mais pour soulever un trophée, j’ai peur qu'on ait laissé passer notre chance lors des deux précédents tournois. Des nations comme les Pays-Bas et l’Italie étaient dans le creux, mais elles reviennent bien dans le coup. Qui peut dire qui gagnera l’Euro ? Les forces en présence se sont rééquilibrées. Cinq ou six pays peuvent l’emporter, dont la Belgique. Dans cette phase à élimination directe, je pense que la Belgique va encore élever son niveau. Nous avons eu droit à beaucoup de matches fermés jusqu'ici. Pour moi, il n’y a que les deux premières équipes de chaque groupe qui devraient se qualifier pour la suite du tournoi. Cela donnerait plus de spectacle dès le début et surtout moins de calculs.

Quel est le joueur qui t’impressionne le plus chez les Diables ?

Il y en a deux. Kevin De Bruyne est phénoménal. Il est en avance sur tout le monde. Sa vista, sa passe, sa frappe… C’est un des meilleurs milieux du monde. Puis dans ma position, il y a Romelu Lukaku, que j’apprécie peut-être encore plus. Quel chemin parcouru. Il est devenu exceptionnel. Sa technique sur le deuxième but de la Belgique face au Danemark, c’était fou. Et quel mental ! C’est aberrant qu’il soit encore critiqué par certains aujourd’hui. Il est tellement fier de porter le maillot de l'équipe nationale.

Comment vis-tu ce tournoi en tant que supporter ?

Je regarde tous les matches des Belges sur écran géant avec des potes. Après avoir été sevré de ce genre de plaisir pendant un moment, je suis content que l’on puisse profiter de cet Euro en faisant la fête ensemble. Je regarde aussi les gros matches. Pour le reste, je me contente des résumés.

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