Confiance aveugle aux 20 km de bruxelles :
ibrahim et dany

Non-voyant de naissance, Ibrahim se prépare pour les 20 kilomètres de Bruxelles avec Dany, son guide. Découvrez leur histoire.

Trois duos, trois rencontres, trois défis. Dans cet article, découvrez la préparation bruxelloise de Dany et Ibrahim.

Des 20 kilomètres plus humains

Dany Vandenbranden (51 ans) est un coureur confirmé. Vendeur running au Decathlon d’Evere, il se prépare à courir une course un peu particulière. « Cette année, mes 20 kilomètres de Bruxelles seront différents. Je voulais retrouver le côté plus humain que l’on peut retrouver dans le sport et pas la compétition pure et dure. L’inclusion, le sport pour tous, c’est quelque chose qui me parle. »

C’est avec Ibrahim, 33 ans, non-voyant de naissance, que Dany va débouler dans les rues de la capitale. « Ce que j’aime dans les 20 km de Bruxelles, c’est l’ambiance. Il y a une chouette atmosphère. La première fois que je les ai faits, je voulais me lancer un défi, voir si j’étais capable de courir 20 km. En renouvelant l’expérience, je peux voir si je vieillis bien ou pas (sourire).»

Je voulais retrouver le côté plus humain que l’on peut retrouver dans le sport et pas la compétition pure et dure. L’inclusion, le sport pour tous, c’est quelque chose qui me parle.

« j'étais raide comme un piquet »

Guider un coureur non-voyant est un art… que Dany a assimilé assez rapidement. « Je n’avais pas vraiment d’appréhension. Je ne savais simplement pas comment j’allais le guider. Avec une corde ? Est-ce qu’il allait me toucher ? Finalement il m’a simplement pris le coude et on est parti. La première fois, j’étais raide comme un piquet. Mais à force de courir ensemble, les mouvements sont devenus plus naturels. »

« ça s'est fait assez facilement »

Ibrahim avait déjà couru avec d’autres guides. Il a directement fait confiance à Dany. « Certains non-voyants aiment beaucoup tester leurs guides dans des environnements qu’ils connaissent. Je ne fais pas ça. Je me dis que si la personne est volontaire, elle est là pour aider. Avec Dany, ça s’est fait assez facilement. Je cours au coude, cela me permet d’avoir pas mal d’informations. Et ça permet à Dany de me donner rapidement des indications. Dany a l’habitude de coacher des personnes, de faire attention aux autres. Ça se passe bien.»

« faites-le, vous rencontrerez des personnes formidables »

Courir dans la foule le jour-j n’effraie pas franchement notre duo. C’est même tout l’inverse pour Ibrahim. « Je trouve ça chouette, sourit-il. Tous les profils sont rassemblés. Certains sont là pour battre leur record, d’autres par amour de la course. Certains sont là pour aider. J’aime écouter des bribes de conversations entre coureurs. Je n’ai pas peur, je fais confiance à mon guide.»

Un guide, Dany, qui prend beaucoup de plaisir dans sa nouvelle fonction. « Je prends mon pied quand je vois son sourire. J’encourage tout le monde à se lancer. C’est vraiment une très chouette expérience. Ce n’est que du bonheur. Faites-le, vous rencontrerez des personnes formidables.»

« Moi aussi, j’aimerais encourager les futurs guides, poursuit Ibrahim. J’aimerais leur dire que ce n’est pas si compliqué que ça. Il suffit de faire en sorte qu’il y ait de la place pour deux. On a cette capacité à anticiper les choses. Ce n’est pas parce qu’on est non-voyant qu’on est en sucre et qu’on va tomber. Un de mes buts est de faire en sorte que d’autres personnes soient motivées à l’idée de courir avec un non-voyant.»