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Renforcements et punitions

Lorsqu’on parle de communication avec le cheval, on parle avant tout d’employer un langage que l’humain et le cheval peuvent comprendre et maîtriser. Et ce qui tombe vraiment bien, c’est que même si à la base les humains communiquent principalement par la parole et les chevaux via leur langage corporel, il existe un point commun entre nous : nous apprenons grosse modo de la même manière.

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Le conditionnement

Il existe deux grands types de conditionnement, issus des théories behavioristes : le conditionnement classique, décrit par Pavlov (vous savez la fameuse histoire de la cloche et du chien) et le conditionnement opérant, décrit par Skinner.

Avant toute chose, il est bon de rappeler que le conditionnement, ce n’est pas quelque chose de mal. On ne parle pas de résignation ou de lobotomisation quand on parle de conditionnement, cela n’a rien à voir. Vous aussi, en tant qu’humains, vous êtes conditionnés, et pourtant vous n’avez sans doute pas l’impression d’être des robots à qui on peut faire faire n’importe quoi contre votre volonté !

Si on revient à nos moutons :

-          Le conditionnement classique, c’est l’association d’un stimulus neutre au départ, à une réaction non volontaire de l’organisme. L’exemple ultra connu est celui de la coche et du chien dont on parlait plus haut : lorsqu’on apporte de la nourriture au chien, celui-ci se met naturellement à saliver. Si on répète plusieurs fois le fait de faire sonner une cloche avant d’apporter la nourriture au chien, celui-ci va se mettre à saliver dès qu’il l’entend. A la fin de l’expérience, le stimulus neutre (faire sonner la cloche) déclenchera automatiquement une réponse involontaire de l’organisme (saliver), même si ensuite il n’y a pas de nourriture apportée. Ici, l’important à souligner est que la réponse est involontaire, c’est-à-dire que le chien.

-          Le conditionnement opérant quant à lui, est un apprentissage qui naît des actions que le sujet (animal ou humain) fait lui-même, et de leurs conséquences. Par exemple, un enfant qui tend la main et touche la vitre brûlante du four va se brûler. Il aura mal, et il va apprendre que mettre la main sur la vitre du four = pas cool. C’est sa propre action de mettre la main qui lui aura permis d’apprendre que le four en marche brûle. C’est pareil pour les chevaux : si Hercule ouvre un jour (par hasard) la porte de son box, en sort et se goinfre de grains, il apprendra que son action d’ouvrir la porte mène à un truc très chouette, et va donc répéter l’action, et renforcer ce comportement.

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Renforcements et punitions

Vous avez déjà compris grâce aux différents exemples donnés que les apprentissages peuvent mener à des constatations différentes (manger du foin c’est chouette, se brûler la main c’est pas chouette). Du conditionnement découlent donc les concepts de renforcements, et de punitions.

Comme il y a énormément de bagarres au sujet des renforcements et des punitions sur internet, on va expliquer très simplement les choses : un renforcement, c’est ce qu’on va faire pour qu’un comportement que l’on souhaite se produise plus facilement (et donc qu’il soit renforcé). Une punition, c’est ce qu’on va faire pour éviter qu’un comportement ne se produise, et donc qu’il s’éteigne.

On parle des quatre quadrants du conditionnement (opérant) parce qu’il existe des renforcements positifs, des renforcements négatifs, des punitions positives et des punitions négatives. Attention : positif ou négatif n’ont aucune valeur morale ici, et ne veulent donc pas dire « bon » ou « mauvais ». Ca veut juste dire « ajouter » ou « retirer » un stimulus. Explications :

-          Le renforcement positif, c’est l’action de renforcer un comportement désiré en ajoutant un stimulus agréable, qui va renforcer son apparition. Par exemple, si mon cheval se cabre en jouant et que je lui donne une friandise, il va finir par associer le fait de se cabrer avec le fait de recevoir une friandise, et va proposer plus souvent ce comportement.

-          Le renforcement négatif, c’est l’action de retirer un stimulus désagréable lorsqu’on obtient un comportement souhaité. Par exemple, si je pousse la hanche de mon cheval et qu’au moment où il se décale, je retire ma main, il va comprendre que le fait de se décaler provoque l’arrêt de « l’inconfort » (la pression de ma main sur sa hanche).

-          La punition positive, c’est le fait d’ajouter un stimulus désagréable pour faire cesser un comportement non désiré. Par exemple, si mon cheval mord, je vais lui taper sur le nez pour l’en empêcher. J’ajoute un stimulus désagréable sur un comportement non désiré afin de l’éteindre.

-          La punition négative, c’est l’action de retirer un stimulus agréable pour faire cesser un comportement non désiré. Par exemple, si mon cheval tape dans la porte de son box lorsqu’il m’entend arriver avec son seau de nourriture, je vais faire demi-tour avec ce seau. Le cheval va apprendre que si il tape dans la porte de son box, ce qu’il désire obtenir (le seau de nourriture) disparaît.

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Alors, y a-t-il des bons ou des mauvais dans le lot ? En fait, la réponse va surtout dépendre de vos capacités à appliquer ces différents quadrants. Au niveau scientifique, notamment en éducation canine, il a été prouvé que le renforcement positif était la façon la plus agréable et la plus efficace pour éduquer les chiens. Ça paraît logique : un enfant sera plus motivé à faire ses devoirs si vous lui promettez un jeu ou un bonbon lorsqu’il aura fini, que si vous lui hurlez dessus tout le long.

Pour autant, ça ne veut pas dire que les autres quadrants ne peuvent pas être utilisés : ils doivent simplement l’être de façon réfléchie et avec le bon timing. Les chevaux apprennent extrêmement bien avec le renforcement négatif, pour autant que le stimulus soit retiré au moment où ils produisent le comportement désiré. Si vous ne retirez pas votre jambe au moment où le cheval cède à la pression, il ne va pas comprendre que c’est effectivement ce que vous attendiez. D’une même façon, si vous récompensez votre cheval avec une friandise trop longtemps après avoir obtenu le comportement désiré, il ne va pas non plus comprendre ce que vous récompensez exactement. Dans tous les cas, cela peut générer de la confusion et de la frustration (des deux côtés d’ailleurs). De manière générale, il vaudra mieux se tourner vers les renforcements, qui sont plus simples à comprendre et à appliquer, que vers les punitions qui sont plus complexes à appréhender. Mais ce n’est pas pour autant que si vous êtes en danger, vous ne pouvez pas repousser un cheval avec votre stick de manière très ferme, par exemple ! 

Encore une fois, il est nécessaire de faire preuve de bon sens : il n’est jamais intelligent d’entrer dans des combats de force avec un cheval (spoiler : il est beaucoup plus fort que vous et il va gagner), comme il n’est pas intelligent de travailler avec des friandises si on ne se sent pas en sécurité. Et comme d’habitude, si on a peur de mal faire, si on a un doute, si on est coincés : on fait appel à un (bon) professionnel pour nous aider !

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