running

Les 10 bonnes résolutions du traileur (info et intox)

Dès le 1er des 366 jours de cette nouvelle année, vous étiez déjà plein·e de bonne volonté. Mais de la bonne volonté aux résolutions que vous ne tiendrez jamais, il n’y a qu’une foulée, pas vrai ?

Une nouvelle année sous le signe du trail vient de débuter. et c’est à coups de résolutions fraîchement pensées que vous avez déjà dressé le portrait de votre idéal futur vous… il va sans dire qu’il est parfait. Mais ces bonnes résolutions que vous avez prises sont-elles plutôt de l’info ou de l’intox envers vous-même ? Êtes-vous véritablement décidé·e à les tenir ou souhaitez-vous tout simplement vous donner bonne conscience ? Et oui ! On ne nous la fait pas, cette blague, à nous. C’est qu’on vous connaît bien ! Alors, prêt·e à être démasqué·e ?

1. Suivre à la lettre votre programme annuel de courses

C’est décidé, cette année, vous n’allez pas vous faire avoir ! Ce n’est pas la volonté qui vous manque, certes. Pourtant, chaque 1er janvier, c’est la même chanson : inspiré·e par les récits de votre beau-frère, David, vous avez, vous aussi, envie de vous faire votre propre idée de “cette course hyper sympa et pas encore très connue”. L’histoire serait bien trop belle s’il n’y avait qu’une seule course concernée par les propos flatteurs de votre beau-frère. Non, des comme ça, il y en a à la pelle. Et en tant que bon·ne gourmand·e qui se respecte, vous ne savez pas vous contenter d’un seul dessert. Non, vous êtes plutôt du genre café gourmand et farandole de viennoiseries, pas yahourt nature. Voilà comment vous établissez votre programme annuel de courses : avec le cœur. C’est à qui saura le mieux vous convaincre. Et à votre plus grand désarroi, ce n’est pas comme si vous étiez franchement difficile, à convaincre. C'est ainsi que, insidieusement, entre vos grandes échéances s’insèrent d’autres départs, puis encore d’autres. Vous ne savez pas dire non. 

Et si vous définissiez plutôt (et plus tôt) vos objectifs et vous y teniez ? Et si la qualité était préférable à la quantité ? L’argument choc à cela : c’est de cette manière que vous allez performer, en choisissant méticuleusement les courses qui vous font le plus rêver. On a le fin mot de l’histoire là, non ?

2. Concilier votre passion avec votre vie de famille, pour que “tout le monde soit content !”

La destination de vos prochaines vacances en famille accueille une course à laquelle vous aimeriez bien vous inscrire… C’est un heureux hasard, à moins que cela ne soit un acte manqué. Quoi qu’il en soit, cela ne vous empêche pas de culpabiliser. Vous n’osez pas avouer à votre moitié et à vos enfants que prendre le départ de ce trail vous ferait très plaisir. Même pendant des vacances en famille... Encore plus pendant des vacances en famille ! Vous en mourrez d’envie, et ils sont votre motivation. Eux ? Ils ne sont pas trop branchés trail. Attendre papa·maman sous la pluie pendant de longues heures, ce n’est pas très drôle. Surtout une fois terminée la razzia sur le ravito destiné aux coureur·euses. Je sais de quoi je parle, j’ai longtemps ronchonné pour aller voir mon papa à ses courses de vélo. Tout ça pour aujourd’hui partager ma vie avec un cycliste et aller l’encourager (de mon plein gré) sur le bord des circuits. Coïncidence ? Je ne crois pas. Alors si vous souhaitez que votre fille partage votre passion et qu’un beau traileur tombe sous son charme (mais pas aussi beau que vous, ni aussi fort, cela va de soi et c’est de toute façon peu probable), vous savez quoi faire ;) ! Plus sérieusement, ne vous en voulez pas d’avoir une passion à assouvir. Être passionné·e, c’est bien. Et si ce qui vous passionne ne passionne pas (encore) votre famille en retour, ce n’est pas grave. Une course à partager en famille, ce n’est pas tous les jours. Sachez rendre l’attente de vos enfants ludique, demandez-leur de compter combien de personnes arrivent devant vous, ou de cocher sur la liste des inscrit·es les dossards qui filent à toutes jambes devant leur nez. Incitez votre moitié à aller à la rencontre de ses semblables, et à nouer de nouvelles amitiés.

C’est à vous de leur donner des indices sur la manière d’apprécier votre sport, et c’est à eux de découvrir combien votre sport est beau. Qui sait, sans le savoir, vous faites peut-être partie d’une tribu de traileur·euses en herbe ?

3. Arrêter de vous comparer aux autres

Je viens de terminer le livre 10 ans d’équipe de France de trail, écrit par Philippe Propage, alias Big Moustache, le monsieur qui coach, sélectionne, et fédère les traileur·euses en bleu-blanc-rouge, et également coach Kalenji. D’ailleurs, nous vous avions conseillé cette lecture il y a quelque temps sur notre page Facebook. Bref, au fil des pages, vous seriez surpris·e de voir combien d’athlètes de haut niveau n’auraient jamais pensé avoir l’étoffe pour porter le maillot tricolore et représenter notre beau pays sur la scène mondiale du trail. Et pour cause, les personnes concernées par ce complexe d’infériorité (car on peut appeler cela comme ça) et ce manque de confiance en elles admettent toutes avoir été intimidées par les grand·es champion·nes qui les entouraient, sans jamais pouvoir imaginer en être. Pourquoi ? Parce que ces hommes et ces femmes sont comme vous et nous : ils·elles n’ont vu que ce dont les autres étaient capables, et ont fermé les yeux sur leur propre talent. Pourtant, ils·elles sont tous·tes parvenu·es à participer et à remporter des médailles individuelles et collectives, ces dernières années lors des championnats du monde de trail. Nous ne vous suggérons pas d’intégrer les sphères du haut-niveau. Mais parce qu’un extrême se veut explicite, nous pensons que le message est ici très limpide : ouvrez les yeux sur vos capacités, pas sur celles des autres. Vous ne serez jamais les autres. Alors, quitte à être vous, autant bien le faire, vous ne trouvez pas ?

4. Consacrer, tous les soirs, dix minutes aux étirements

Vous n’oubliez jamais le jour d’ouverture des inscriptions du trail dont vous raffolez, ça non ! Mais lorsqu’il s’agit de prendre du temps pour soulager et permettre à votre corps de récupérer, là, bizarrement, vous êtes victime de subites pertes de mémoire. L’excuse “je n’ai pas le temps” est également des plus répandues dans le monde du trail. Mon œil ! Vous souhaitez vraiment nous faire croire que vous n’avez pas dix minutes à vous accorder ? Dix minutes au cours desquelles vous pourriez vous asseoir sur le tapis de votre salon pour une séance d’étirements ? Dix minutes pendant votre téléfilm du soir, par exemple… Nous posons ça juste ici, histoire de vous donner des idées. Alors oui, c’est vrai, vous n’êtes pas un modèle de souplesse, vos mains n’ont encore jamais fait connaissance avec vos pieds, lorsque vos jambes sont tendues. Votre voisin·e de classe a bien su doucement attendrir votre cœur de pierre au fil des heures de cours de maths. Soyez sûr·e qu’il en sera de même pour votre corps contracté. Lui aussi va apprendre à s’assouplir et s’étendre dans toute sa majestuosité au fil de vos étirements. Promis, ce n’est pas compliqué, juste dix petites minutes pour vous, dix petites minutes pour votre bien-être, dix petites minutes chaque soir. En plus, cela vous aidera à vous relaxer, et à trouver rapidement le sommeil qui se montre d’ordinaire si timide !

5. Intégrer un top 10*

INFO.

En voilà un doux rêve qui vous berce le soir avant de vous endormir (après vos étirements, bien sûr), ou qui, au contraire, vous fait montrer des crocs féroces à l’entraînement. Le top 10, celui qui apparaît dans le journal, celui qu’on peut découper et encadrer. Celui qui se lègue aux héritier·ères et fera, à lui tout seul, la fierté familiale au cours des prochains millénaires. Du calme ! Il semblerait que le top 10 vous monte à la tête. Qu’on se le dise, les yeux dans les yeux : le top 10 n’est pas une fin en soi. Bien sûr, on vous souhaite d’y goûter, peut-être est-ce même déjà fait. Mais ne vous focalisez pas sur votre classement final, car une performance comme une contre-performance dépend de nombreux facteurs s’étendant souvent bien au-delà de votre contrôle. Vous avez beau être un·e dieu·déesse vivant·e, la météo vous échappe presque à tous les coups.

Faire du top 10 une obsession est la meilleure manière de ne pas vous estimer comme vous le devriez, et comme vous le méritez. Car, en prenant le top 10 en compte, vous vous focalisez sur vous PAR RAPPORT aux autres. Et à cela, souvenez-vous, nous avons dit non ! Apprenez à vous satisfaire de votre top 10 interpersonnel. Votre place numéro 1 à vous étant la plus belle à laquelle vous puissiez vous trouver. Celle-ci correspond à l’entraînement que vous avez fait, à vos jambes du jour, au temps sous lequel vous avez couru, à votre fatigue physique et mentale dûent à votre semaine de travail, etc, (le tout sans vous trouver des excuses !). Ce top 10 là, vous le connaîtrez, et c’est celui-ci qui vous fera progresser. Parce que, le plus important, ce n’est pas le top 10, soit vous par rapport aux autres, mais bien d’être au top de vous-même ! 

6. Ne plus partir trop vite

“Je suis parti·e trop vite”, une phrase fétiche, un rituel, cinq mots que vous avez souvent prononcés. Enfin, appelons un chat, un chat. Vous servez cette excuse à votre entourage à chaque course. Une chose pourtant nous échappe : pourquoi continuer de partir trop vite et d’user de cette phrase pour faire passer la chose comme si vous étiez innocent·e à cette situation ? Vous, la victime du départ, vous rêvez d’entendre, “oh, le·a pauvre, il·elle est ENCORE parti·e trop vite. Décidément, il·elle n’a pas de chance”. 

Mais voilà, en plus d’être malin·e et de toujours parvenir à vous faire cajoler (même lorsque vous êtes coupable), vous êtes aussi têtu·e. Et vos belles promesses faites à votre moitié, du genre “chéri·e, promis, cette fois, je vais mieux gérer ma course”, on sait bien qu’elles sont vaines. Oui, parce qu’il·elle est lassé·e de vous voir hors d’haleine seulement deux kilomètres après le coup d’envoi, et de vous entendre gémir comme si vous étiez impuissant·e à ce qui vous arrivait. Alors continuez de partir trop vite tout en sachant pertinemment que cela ne vous réussit pas. Il est clair que vous ne pouvez pas y résister, c’est votre petit plaisir à vous, un élixir de jouvence à base de sueur et d'acide lactique. Quant à cette bonne résolution ? Elle ne sert qu’à vous vendre l’image de ce que vous ne serez jamais : un·e traileur·euse sage et sans fougue (et on vous aime comme ça). Mais, par pitié, arrêtez de nous faire croire que ce n’est pas de votre faute si vous partez trop vite (même si on vous aime toujours comme ça aussi… Et qu’on ne vous l’avouera jamais) ! 

7. Bien penser à aller au petit coin avant le départ d’une course

Évidemment, comme vous vous en doutez, cette résolution appartient à la gente masculine. Comment ? Que dites-vous ? Vous criez foutaise ? Vous vous rendez bien au petit coin avant chaque départ ? Je vous demande pardon pour cette mégarde de ma part. Mais alors, éclairez-moi : pourquoi vous vois-je constamment vous arrêter après un ou deux kilomètres ? Et chose encore plus intrigante, il semblerait que ce phénomène soit contagieux. En effet, il suffit qu’un seul traileur s’arrête pour soulager sa vessie, et les voilà qui se rassemblent par dizaine pour arroser les buissons (qui eux, n’en demandent pas tant). Le club de l’arrêt-obligatoire (dont les membres sont toujours les mêmes), est une charmante confrérie qui recrute ses adeptes à l’occasion de cet intime moment loufoque. Et on ne voit d’ailleurs qu’une seule raison à cet attroupement d’hommes, un unique coupable : le dernier bidon de maltodextrine (celui qui donne de la force, la touche finale à la préparation de tout bon élève en trail), dont ils sont tous péniblement venus à bout la veille. 

Messieurs, je vous taquine, vous formez un bien joli tableau. Vous voir tous réunis par cette envie pressante est tellement attendrissant (et amusant) qu’on en oublierait presque, nous les filles, qu’on a aussi envie de faire pipi. Sauf que nous, on sait se faire discrètes ;) !

8. Faire vos footings à une allure… de footing !

Une jeune et célèbre triathlète française de très haut niveau a dévoilé dans le podcast Dans la tête d’un coureur, effectuer depuis peu ses footings à 10 km/h. Cette dernière, dont le record de France Espoir du 10 km a tout récemment été détrôné, ne cache pas sa peine quand il s’agit de se “freiner”. Comme vous, en fait. Pourtant, ce n’est pas comme si l’adage “pour courir vite, il faut d’abord apprendre à courir lentement”, vous était totalement inconnu, si ? La mise en pratique de cette phrase de vieux sage se nomme l’endurance fondamentale, autrement dit, les fondations sur lesquelles vous allez bâtir votre endurance, votre vitesse, et de surcroît, votre carrière légendaire. C’est vrai, on vous l’accorde, ce n’est pas donné à tout le monde de savoir calmer ses ardeurs pour parvenir à appliquer ce principe simple.

La vérité est que vous pourriez y arriver, mais la question est : en avez-vous véritablement envie ? C’est sûr que doubler les petits jeunes qui font leur footing autour du plan d’eau, c’est vachement plus drôle et c’est surtout un plaisir qui ne se refuse pas ! Vous l’aurez compris, nous avons encore quelques doutes concernant votre capacité/volonté à tenir cette bonne résolution. À vous de nous prouver le contraire !

9. Bien vous arrêter à chaque ravitaillement

En voilà une résolution bien raisonnable et terre-à-terre. Tout ce que vous n’êtes pas, quoi. Oui, on vous a déjà vu faire, à plusieurs reprises même. Vous n’êtes pas prêt·e à faire une croix sur l’euphorie que vous procure le fait de gagner vingt places d’un seul coup au classement. Alors que Michel ne ferait Ô grand jamais l’impasse sur un ravito, vous, vous ne prenez pas la peine de vous y arrêter (“et pour quoi faire d’abord, hein ?”). Enfin si, mais toujours lorsqu’il est trop tard. On vous dresse le tableau : vous ne parvenez plus à courir, vous avez chaud, votre visage n’est que sel : il semblerait que votre copine la fringale se soit encore pointée sans être invitée. Tout le monde vous double, ça vous énerve. Vos concurrent·es ont bien compris que vous étiez à sec, et, compatissant·es, vous proposent de partager avec vous leurs réserves alimentaires. Mais votre animal totem, une mule bien têtue, coupe la parole à votre raison. “Non, non, ça va, merci !”. Plutôt rallier le prochain ravito (qui se trouve à 10 km, autant dire le bout du monde) desséché·e et sujet·te aux hallucinations que de reconnaître que tous ces braves gens ont eu raison de s’arrêter au précédent ravito, et pas vous. Vous y arrivez finalement, à ce ravito, tant bien que mal. Non, vous ne rêvez pas, ce n’est pas un mirage. Vos supporters, inquiets (et pour cause, vous comptez deux heures de retard sur vos temps de passage), vous demandent ce qu’il vous est arrivé. “Je suis parti·e trop vite”. Oui, votre sixième résolution, la première que vous n’arriverez pas à tenir, est une excuse à servir à toutes les sauces.

10. …Ou ne pas traîner dix minutes à chaque ravitaillement

La métaphore de la voiture, vous connaissez ? Vaut-il mieux rouler sur l’autoroute sans jamais vous arrêter et prendre le risque de tomber en panne, ou bien faire le plein et être certain·e d’arriver à destination ? Et bien, ce n’est pas cette métaphore qui motive Michel à s’arrêter (plus de temps que nécessaire) à chaque ravito. Pour Michel, le ravito, c’est sacré, un truc sur lequel on ne transige pas. Du ravito, Michel ne rigole pas. Jamais. Le ravito, c’est l’occasion de découvrir les spécialités locales, de manger avec les doigts, de se présenter pas très propre à un buffet convivial sans qu’on ne vous reproche quoi que ce soit. Le ravito, c’est manger un carré de chocolat et un morceau de fromage dans la même bouchée sans que personne ne trouve cela bizarre. Pour Michel, le ravito, c’est la vie dans toute sa splendeur : de la bonne bouffe à volonté, des copain·es, et tout le monde qui vous encourage. Alors pourquoi se hâter, hein ? Vouloir écourter cet instant de communion des sens, relève du sacrilège. 

Allez, on l’admet, nous sommes un peu mauvaise langue. On ne peut tout de même pas reprocher à Michel de constamment tomber nez à nez avec un·e copain·e, à chaque ravito. Et puis, le ravito sert bien à recharger les batteries, non ? Alors, un peu de baume au cœur, du bien au moral, et puis aussi du bon dans les papilles, ça ne se refuse pas ! Le ravito, c’est revigorant, à tous les points de vue. C’est ça l’esprit trail. Et on a beau lui reprocher de (trop) prendre son temps, Michel ne changera jamais. Cette résolution, c’est son gros poisson d’avril à lui en plein mois de janvier.

Préférer vous imaginer tel que vous voudriez l’être n’est pas la solution. Mais agir et mettre en application vos résolutions, l’est. Vous ne parviendrez peut-être pas à toutes les tenir, et alors ? Vous donner une chance de vivre pleinement vos résolutions est l’occasion de comprendre celles qui sont bonnes pour vous, et celles qui ne le sont pas, pour l’instant… Et jusqu’à l’année prochaine! Ah, et en attendant l’année prochaine, on a presque failli oublier de vous souhaiter une excellente année 2020 !

Comment gérer son trail sous la pluie ?

Comment gérer son trail sous la pluie ?

Le trail se court par tous les temps ? Si vous êtes de cet avis, découvrez nos conseils pour gérer votre course et votre équipement sous la pluie.